Vous avez déjà entendu mille et une histoire d’horreur non…après tout, nous vivons dans un monde terrible, remplis d’ombres de non-dit…un univers peint dans le mensonge ou l’artifice est mieux accepté que la vérité. Mais pourrait-on blâmer les gens de préférés le pastel du mensonge au rouge vif de la vérité. Non, aucune des histoires que vous entendez ne vous touches plus, vous êtes des êtres insensibles et quand la douleur devient réelle, vous vous faites aveugles. Mais ce récit n’est pas ici pour vous faire la morale…vous n’en possédez aucune de toute manière…
Vivianne est née dans une banlieue de New-York, famille dans la moyenne, parents avec des travails ordinaires…une vie routinière rien de d’extravagant. Vivianne était la sœur ainée, sa cadette, Julie était une magnifique petite blonde aux mèches rebelles, un portrait tout craché de leur mère alors que Vivianne avait retenu le regard vert perçant de leur père. Jusqu’à l’âge de 4 ans la vie n’avait rien d’exceptionnelle. La mère des filles était peu présente, travaillait beaucoup, le père toujours présent pour eux, bien que sa femme de plus en plus distance affectait son humeur. C’est peu après ces 4 ans et demi que la mère de Vivianne quitta pour aller vivre au Canada. Dès lors son père changea drastiquement. Il pleurait souvent dans sa chambre emmitouflant son nez dans les vêtements de leur mère. Il avait un regard étrange, comme si il était extérieur à lui-même.
Souvent il allait prendre sa petite sœur Julie et la berçait en chantant l’appelant sa petite femme…celle-ci n’avait que 2 ans et demi à l’époque et ne comprenait pas trop la situation. Vivianne se rappelait que son père venait souvent la voir le soir et brossait ses cheveux en pleurant…il sentait tellement fort…pas l’alcool non…saurait été tellement cliché. Il sentait…une odeur forte, indescriptible, mais cette odeur était celle qui lui rappelait son père à tout coup. La boucherie, oui…l’odeur du sang, du fer…l’odeur de la mort. Il était boucher de métier et chaque soir apportait avec lui cet arôme perfide. A force des années, elle avait associés la viande crue a son père, son souvenir…sa haine. Il venait toujours dans leur chambre et prenait sa petite sœur l’emmenant dans le coin de la chambre et la berçant. Vivianne n’aimait pas cela, son père lui faisait peur quand il chantait en la regardant caressant la chevelure de sa petite sœur l’appelant sa petite poupée, sa petite femme. Il avait l’air si…si absent.
Un soir alors qu’elle revenait de la maternelle, elle sentit l’odeur persistante dans la maison, l’odeur semblait étrangement…fraiche…comme si papa avait ramené le travail à la maison.
(La suite pourrait dérangée….18+)
- spoiler:
Sur le sol de la chambre une petite poupée adorable a la chevelure dorée, les yeux ouverts couverts de larmes séchés, la bouche tordue en un appel à l’aide qui n’avait atteint aucunes oreilles…Son petit corps était couvert de sang au niveau du bas ventre, le sang ayant mouillée la moquette lui formant un jupon morbide et beaucoup trop grand. A genou face à elle son père pleurait, complètement nue, couvert de sang. Vivianne lâcha un hurlement et son père l’aperçut enfin prit de panique il lui plaqua une main sur la bouche…une main couverte de sang…l’odeur…l’odeur envahissait son nez, sa bouche, tachait sa langue. Elle tenta de le mordre ce qui n’eut l’effet que de le mettre dans un état de panique beaucoup plus avancé. Il la frappa à la tempe ce qui n’eut pour l’effet que de la faire tomber à genoux au sol. Elle se rua alors sur lui le griffant de ses petits ongles hurlant hystérique, son père agrippant la lampe de chevet et la frappant a la tempe gauche jusqu’à ce qu’elle perdre connaissance. Par la suite, le père de Vivianne fut mis en prison pour pédophilie et meurtre non prémédité. Quand Vivianne fut en âge, elle apprit que sa sœur était morte d’une hémorragie interne…son père avait aussi brisé ses côtes perforant ses poumons en essayant de lui faire un massage cardiaque pour la réanimée.
Par la suite, Vivianne se promena de famille d’accueil en famille d’accueil se cachant dans la lecture et la musique pour oublier…gardant avec elle le médaillon de sa petite sœur en permanence. Sa mère n’avait même pas daigné demander sa garde c’étant refait une vie et une famille au Canada elle n’avait pas de temps pour une petite traumatisée. Malgré tout elle était une élève studieuse, elle faisait parfois des crises quand ils passaient devant la boucherie, mais cela n’entachait pas son appétit pour la viande celle-ci cuite…c’était l’odeur, l’odeur la répugnait…elle se mettait souvent du parfum, comme si d’une façon cela pouvait enterrer les souvenirs relié è son odorat. Après ces 12 ans elle fut finalement adoptée définitivement par une des familles. Elle continua ses études à l’université en travail sociale voyant une voie pour s’en sortir enfin, une voie qui ferait taire sa douleur en l’enterrant de celles des autres.
Elle termina ses études et commença à travailler dans des centres jeunesses, faisant du bénévolat pour s’occuper, le moins de temps pour elle, le moins elle pensait…le mieux c’était. Manathan était sa ville, sa vie et même aujourd’hui, cette ville tente de lui rappeler sans arrêt son passé…qui gagnera la course entre souvenir et oublie…
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